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samedi 29 janvier 2022

EDITO FEVRIER 2022 : CONFIANCE !

 

Pour 2022, objectif confiance

Bien perspicace celui qui peut dire aujourd’hui ce que nous réserve l’année nouvelle. Qu’en sera-t-il de la crise sanitaire et de son interminable ressac ? Si les décisions et les mesures prises par le gouvernement permettent à la société de fonctionner à nouveau malgré le coronavirus et tous ses variants, celle-ci doit se repenser pour répondre à un besoin de plus en plus criant et vital : le vivre-ensemble convivial.

La sécurité sanitaire a pris le pas sur toutes les autres priorités, et c’est bien normal. Maintenant, on se rend bien compte – de l’avis des experts – qu’il faudra continuer de vivre avec le virus, peut-être pour toujours (comme avec celui de la grippe), tout en protégeant les personnes fragiles. Quasiment tous les secteurs ont été impactés par la crise sanitaire et les mesures anti-covid. Au-delà de l’économique, c’est la vie familiale et associative qui a peut-être le plus souffert. Il faut retendre les liens, retrouver le simple bonheur de se voir, de se parler, de se toucher, au moins entre proches. 

Nos églises sont aussi des lieux de rencontre et de partage. Si elles ont commencé à se remplir à nouveau, on est encore loin de la fréquentation d’avant la pandémie. Beaucoup de paroissiens n’osent plus sortir pour aller à la messe ou en ont perdu le goût. Pourtant, nos célébrations sont bien sécurisées grâce à l’observance des protocoles. Se rassembler pour prier ensemble est un besoin fondamental depuis le début du christianisme ; le remplacer par une célébration radio ou télévisée ne peut être qu’un pis-aller, tout en étant un bienfait pour les moins-valides d’entre nous qui ne peuvent plus se déplacer. Il y a une révolution mentale que nous n’avons pas encore faite : Se dire qu’on ne vient pas à la messe pour soi seulement, mais aussi pour les autres, pour leur apporter la joie et le soutien de sa présence ! La communauté, pour exister, a besoin de se voir et de se rencontrer ; la messe dominicale est un moment privilégié où la communauté se reconstitue autour du Seigneur qui lui donne sa paix.

L’absence des jeunes à nos célébrations doit aussi nous interpeller. Un sondage auprès des 18-24 ans révélait que pour cette tranche d’âge, l’Eglise devait davantage s’engager sur les sujets de société comme l’environnement, la lutte contre les discriminations ou l’égalité entre les femmes et les hommes... L’Eglise pourrait davantage les intéresser si elle met aussi en œuvre sur le terrain les valeurs qui donnent aux jeunes le plus envie de participer à ses activités, à savoir : le respect (58 %), la confiance (45 %), la solidarité (32 %), l’écoute (28 %). Quant au culte, dans sa forme actuelle, il est évident qu’il ne répond absolument pas à leur sensibilité.

Pour attirer la jeunesse et renforcer son attractivité, l’Eglise a encore beaucoup de travail à faire. Parfois, je me dis que nos communautés y ont renoncé, en se focalisant uniquement sur les tranches plus âgées (qui pourtant disparaissent aussi). Répondre aux attentes de générations actuelles bien différentes des précédentes est très certainement la meilleure stratégie, mais qui demande du courage et de rompre avec d’anciens fonctionnements, au risque de heurter ceux qui se cantonnent dans des cadres anciens bien établis.

La confiance, c’est d’abord celle que l’on s’accorde. Nous devons croire en nous, en la capacité de chacun d’évoluer, de grandir, de se dépasser. Et l’Eglise doit croire dans les jeunes, qui peuvent lui apporter un souffle nouveau pour peu qu’on les laisse s’approprier et transformer cette vieille institution croulante. Dans les pays où les jeunes sont majoritaires, en Afrique, Asie…, c’est ainsi que cela se passe : les communautés chrétiennes y sont dynamiques et attirantes grâce à la participation active des jeunes.

Puisse le synode mondial leur ouvrir tout grand la porte, et leur permettre d’exprimer et de réaliser leurs rêves à eux. Sinon, je crains bien qu’on loupera une grande partie de l’objectif…

Mot d’ordre pour 2022 : CONFIANCE !

Votre curé Bernard Pönsgen