Pour 2022, objectif
confiance
La sécurité sanitaire a
pris le pas sur toutes les autres priorités, et c’est bien normal. Maintenant,
on se rend bien compte – de l’avis des experts – qu’il faudra continuer de
vivre avec le virus, peut-être pour toujours (comme avec celui de la grippe),
tout en protégeant les personnes fragiles. Quasiment tous les secteurs ont été
impactés par la crise sanitaire et les mesures anti-covid. Au-delà de l’économique,
c’est la vie familiale et associative qui a peut-être le plus souffert. Il faut
retendre les liens, retrouver le simple bonheur de se voir, de se parler, de se
toucher, au moins entre proches.
Nos églises sont aussi des
lieux de rencontre et de partage. Si elles ont commencé à se remplir à nouveau,
on est encore loin de la fréquentation d’avant la pandémie. Beaucoup de
paroissiens n’osent plus sortir pour aller à la messe ou en ont perdu le goût. Pourtant,
nos célébrations sont bien sécurisées grâce à l’observance des protocoles. Se
rassembler pour prier ensemble est un besoin fondamental depuis le début du
christianisme ; le remplacer par une célébration radio ou télévisée ne
peut être qu’un pis-aller, tout en étant un bienfait pour les moins-valides d’entre
nous qui ne peuvent plus se déplacer. Il y a une révolution mentale que nous n’avons
pas encore faite : Se dire qu’on ne vient pas à la messe pour soi
seulement, mais aussi pour les autres, pour leur apporter la joie et le soutien
de sa présence ! La communauté, pour exister, a besoin de se voir et de se
rencontrer ; la messe dominicale est un moment privilégié où la communauté
se reconstitue autour du Seigneur qui lui donne sa paix.
L’absence des jeunes à nos
célébrations doit aussi nous interpeller. Un sondage auprès des 18-24 ans révélait
que pour cette tranche d’âge, l’Eglise devait davantage s’engager sur les sujets
de société comme l’environnement, la lutte contre les discriminations ou
l’égalité entre les femmes et les hommes... L’Eglise pourrait davantage les
intéresser si elle met aussi en œuvre sur le terrain les valeurs qui donnent
aux jeunes le plus envie de participer à ses activités, à savoir : le respect
(58 %), la confiance (45 %), la solidarité (32 %), l’écoute (28 %). Quant au culte,
dans sa forme actuelle, il est évident qu’il ne répond absolument pas à leur
sensibilité.
Pour attirer la jeunesse et
renforcer son attractivité, l’Eglise a encore beaucoup de travail à faire.
Parfois, je me dis que nos communautés y ont renoncé, en se focalisant
uniquement sur les tranches plus âgées (qui pourtant disparaissent aussi). Répondre
aux attentes de générations actuelles bien différentes des précédentes est très
certainement la meilleure stratégie, mais qui demande du courage et de rompre
avec d’anciens fonctionnements, au risque de heurter ceux qui se cantonnent
dans des cadres anciens bien établis.
La confiance, c’est d’abord
celle que l’on s’accorde. Nous devons croire en nous, en la capacité de chacun
d’évoluer, de grandir, de se dépasser. Et l’Eglise doit croire dans les jeunes,
qui peuvent lui apporter un souffle nouveau pour peu qu’on les laisse s’approprier
et transformer cette vieille institution croulante. Dans les pays où les jeunes
sont majoritaires, en Afrique, Asie…, c’est ainsi que cela se passe : les
communautés chrétiennes y sont dynamiques et attirantes grâce à la participation
active des jeunes.
Puisse le synode mondial leur
ouvrir tout grand la porte, et leur permettre d’exprimer et de réaliser leurs
rêves à eux. Sinon, je crains bien qu’on loupera une grande partie de l’objectif…
Mot d’ordre pour 2022 :
CONFIANCE !
Votre curé Bernard Pönsgen