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vendredi 12 février 2021

14 FEVRIER : LE JOUR LE PLUS CHAUD ?


Le 14 février : la fête des amoureux ou la Saint-Valentin. Difficile d'y échapper ! Chez le boulanger, les gâteaux avec les cœurs occupent tout l'étalage ; chez le boucher, ce sont de délicates "paupiettes de saint-Valentin" qui sont proposées. Les fleuristes évidemment, les traiteurs, les modistes, les pharmaciens mêmes (eh oui, le célèbre Viagra!) ...tout le monde s'y met !  Et les chaînes télévisées, les pubs internet ou les réseaux sociaux ne parlent que d'amuuur !  Une véritable avalanche. (Et tant pis si vous êtes malheureusement seul...)

Mais qui était donc saint Valentin ? Et comment est-il devenu le "patron des amoureux" ? 

Il se dit que Valentin était un romain qui vivait au 3ème siècle sous l’Empereur Claude II, surnommé Claude le Cruel. Ayant beaucoup de mal a recruter ses soldats, Claude se dit alors que les foyers, les femmes et les enfants de ses hommes, en étaient la cause, et prit ainsi la décision d'interdire les mariages. Mais un prêtre continua tout de même de célébrer des mariages : le prêtre Valentin. Quand l’empereur le sut, il le fit aussitôt arrêter et le condamna à mort. Pendant que Valentin était en prison il rencontra la fille de son gardien qui était aveugle. L’histoire raconte que juste avant d’être décapité Valentin rendit la vue à sa bien aimée en lui envoyant un petit mot signé « ton Valentin ».

Certes, l'histoire est jolie, mais ce n'est qu'une légende. En 498, le pape décida de fixer la Saint-Valentin au 14 février. Trois Valentin avaient alors été retenus par ses soins. Saint-Valentin, décapité en 270 ap JC ; un autre Valentin évêque de Terni, contemporain du troisième siècle ; ainsi qu'un troisième Valentin, d'origine africaine, mais dont on ne sait que peu de choses.

On dit aussi que la Saint-Valentin a été créée pour remplacer une fête païenne en vigueur chez les romains : les Lupercales. Une fête en hommage au dieu Lupercus : dieu de la fécondité. Ce jour-là les hommes se déguisaient en boucs et pouvaient courir les rues à la recherche des jeunes filles seules. Et s'ils en attrapaient, c'était pour copuler. Comme vous pouvez le constater, cette "fête" fait terriblement froid dans le dos. Beaucoup trop d'injonctions, de sexisme et de culture du viol dans une même soirée... 

Quoiqu'il en soit, cette explication est une fois encore sans doute fausse. Et pour cause, aucune littérature ni aucun texte n’associe le 14 février à l’amour romantique. Il faut attendre le 14ème siècle pour qu’une étrange tradition voie le jour. En Angleterre le 14 février serait le jour où les oiseaux se reproduisent le plus. Les poètes du 14ème et 15ème siècle se sont ensuite se chargés d’inventer le mythe de la fête des amoureux, dite aussi « fête des amitiés ». 

Et c'est a19ème siècle que le phénomène connaît un véritable essor avec la création des "valentins" : des petits mots doux que les amoureux et les très bons amis s’envoyaient. Enfin, au 20ème siècle la Saint-Valentin perdure avec la création des cartes de vœux, et devient ensuite uniquement réservée aux amoureux. Le côté amitié disparaît progressivement - ce qui est franchement dommage. Et aujourd’hui, tournant commercial savamment opéré, près d’un milliard de cartes de vœux et autant de bouquets de fleurs sont envoyées le jour de la Saint-Valentin.


Que faire de cette « fête » aujourd’hui ? Suivre le mouvement et subir l’assaut commercial de masse qui impose ses pratiques stéréotypées, comme s’il fallait un jour particulier pour se souvenir qu’on aime l’autre et le lui dire ? Ou bien, entrer en résistance et décider de surprendre de temps en temps son aimé(e) par un geste délicat un jour où il – elle ne s’y attend pas ? Parce que le 14 février, il – elle s’y attend, forcément ! Et malheur à celui – celle qui aurait oublié (si c’était possible…). Le verbe aimer devrait en fait se décliner chaque jour....


Quand à Valentin… eh bien,
 l’Eglise catholique propose en tout neuf saints différents de ce nom, ayant vécu entre le 3ème et le 20ème siècle. Selon Nominis, site de la conférence des évêques de France, seul l’un d’entre eux serait fêté le 14 février. Il s’agit d’un martyr et évêque italien (celui de Terni), guérisseur, mort en 269. Un miracle le fit connaître comme chrétien et le préfet de Rome fit mettre à mort celui qui avait mis son ministère de prêtre et ses talents médicaux au service des chrétiens prisonniers à cause de leur foi... Oui, l'amour peut aller jusque là.