Mais qui était
donc saint Valentin ? Et comment est-il devenu le "patron des
amoureux" ?
Il se dit que
Valentin était un romain qui vivait au 3ème siècle
sous l’Empereur Claude II, surnommé Claude le Cruel. Ayant beaucoup de mal a
recruter ses soldats, Claude se dit alors que les foyers, les femmes et les
enfants de ses hommes, en étaient la cause, et prit ainsi la décision d'interdire
les mariages. Mais un prêtre continua tout de même de célébrer des
mariages : le prêtre Valentin. Quand l’empereur le sut, il le fit aussitôt
arrêter et le condamna à mort. Pendant que Valentin était en prison
il rencontra la fille de son gardien qui était aveugle. L’histoire raconte que
juste avant d’être décapité Valentin rendit la vue à sa bien aimée en lui
envoyant un petit mot signé « ton Valentin ».
Certes, l'histoire
est jolie, mais ce n'est qu'une légende. En 498, le pape décida de
fixer la Saint-Valentin au 14 février. Trois Valentin avaient alors été retenus
par ses soins. Saint-Valentin, décapité en 270 ap JC ; un autre Valentin évêque de Terni, contemporain du troisième siècle ; ainsi qu'un
troisième Valentin, d'origine africaine, mais dont on ne sait que peu de
choses.
On dit aussi que la Saint-Valentin a été créée pour remplacer une fête païenne en vigueur chez les romains : les Lupercales. Une fête en hommage au dieu Lupercus : dieu de la fécondité. Ce jour-là les hommes se déguisaient en boucs et pouvaient courir les rues à la recherche des jeunes filles seules. Et s'ils en attrapaient, c'était pour copuler. Comme vous pouvez le constater, cette "fête" fait terriblement froid dans le dos. Beaucoup trop d'injonctions, de sexisme et de culture du viol dans une même soirée...
Quoiqu'il en soit, cette explication est une fois encore sans doute fausse. Et pour cause, aucune littérature ni aucun texte n’associe le 14 février à l’amour romantique. Il faut attendre le 14ème siècle pour qu’une étrange tradition voie le jour. En Angleterre le 14 février serait le jour où les oiseaux se reproduisent le plus. Les poètes du 14ème et 15ème siècle se sont ensuite se chargés d’inventer le mythe de la fête des amoureux, dite aussi « fête des amitiés ».
Et c'est au 19ème siècle que le phénomène connaît un véritable essor avec la création des "valentins" : des petits mots doux que les amoureux et les très bons amis s’envoyaient. Enfin, au 20ème siècle la Saint-Valentin perdure avec la création des cartes de vœux, et devient ensuite uniquement réservée aux amoureux. Le côté amitié disparaît progressivement - ce qui est franchement dommage. Et aujourd’hui, tournant commercial savamment opéré, près d’un milliard de cartes de vœux et autant de bouquets de fleurs sont envoyées le jour de la Saint-Valentin.
Que faire de cette « fête » aujourd’hui ? Suivre le mouvement et subir l’assaut commercial de masse qui impose ses pratiques stéréotypées, comme s’il fallait un jour particulier pour se souvenir qu’on aime l’autre et le lui dire ? Ou bien, entrer en résistance et décider de surprendre de temps en temps son aimé(e) par un geste délicat un jour où il – elle ne s’y attend pas ? Parce que le 14 février, il – elle s’y attend, forcément ! Et malheur à celui – celle qui aurait oublié (si c’était possible…). Le verbe aimer devrait en fait se décliner chaque jour....
Quand à Valentin… eh bien, l’Eglise catholique propose en tout neuf saints différents de ce nom, ayant vécu entre le 3ème et le 20ème siècle. Selon Nominis, site de la conférence des évêques de France, seul l’un d’entre eux serait fêté le 14 février. Il s’agit d’un martyr et évêque italien (celui de Terni), guérisseur, mort en 269. Un miracle le fit connaître comme chrétien et le préfet de Rome fit mettre à mort celui qui avait mis son ministère de prêtre et ses talents médicaux au service des chrétiens prisonniers à cause de leur foi... Oui, l'amour peut aller jusque là.