Un carême sans GPS
Il en va de même dans notre carême : avec la pandémie, il a changé de route et nous n'avons plus le GPS des célébrations habituelles ; nous sommes limités dans nos rencontres, dans nos moments de prière, dans nos projets. Dès lors, ce carême nous pousse à avoir un regard différent sur le monde, sur notre Église et sur nous.
Les disciples de Jésus aussi ont dû changer de regard sur Jésus. C’est ce que nous découvrons dans le récit de la Transfiguration, en ce 2e dimanche de carême, veille du 1er mars : Jésus, d’après l’évangile selon saint Marc, apparaît transfiguré à ses disciples, « ses vêtements devinrent resplendissants, d’une blancheur telle que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille » (Mc 9, 3-4). La lumière de la Transfiguration est une anticipation, un signe avant-coureur de la résurrection du Christ, avant sa passion. Mais Jésus demande à ses disciples « de ne raconter à personne ce qu’ils avaient vu, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts », car ils doivent d’abord accompagner Jésus dans sa Passion et sa mort. Ils doivent accepter de ne plus voir la lumière pendant un certain temps.
Tout cela nous invite à la conversion, au renouvellement du cœur. Depuis un an que nous vivons dans cette situation inconfortable et douloureuse, nous avons appris la nécessité de la conversion. Par exemple, nous sommes limités en nombre dans nos églises et nos réunions, nous sommes réduits à de petits groupes et de petites communautés. C’est peut-être l’occasion de faire connaissance de façon plus approfondie les uns avec les autres, de vivre intensément les moments privilégiés de prière communautaire et d’inviter ceux qui n’ont pas encore eu l’occasion de venir.
Dans le cadre du Carême de partage, nous nous tournons cette année vers la République démocratique du Congo. Nous voulons soutenir l’agriculture de ce pays, qui a un grand besoin d’aide extérieure pour se développer. C’est Entraide et Fraternité, l’ONG de l’Église catholique pour le soutien au développement, qui se charge de répartir les fonds recueillis et les distribue aux entreprises de paysans qui développent une agriculture solidaire et ont besoin de matériel agricole comme des formations aux techniques innovantes. En outre, pour aider la RDC, Entraide et Fraternité lance aussi une campagne pour l’annulation de la dette des pays du Sud.
Bon carême à tous ! Et déjà, bonne fête de Pâques !
† Jean-Pierre Delville, votre évêque
à méditer : c'était il y a un siècle ! (cliquez)